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Les femmes dans la construction: une tendance irréversible!

Les femmes dans la construction: une tendance irréversible!

BMNJ tend à favoriser la mixité sur ses chantiers et obtient un taux d'embauche de femmes de 7% alors que l'industrie de la construction ne dépasse pas les 3,27% (statistiques de la CCQ 2021). Portrait de la situation de l'employabilité des femmes dans l'industrie de la construction en période de pénurie de main-d'œuvre.

L’industrie de la construction peine à attirer de façon significative les femmes dans son giron. Malgré des efforts soutenus et concrets de la part de différents organismes, dont la Commission de la construction du Québec (CCQ) et son Programme d’accès à l’égalité des femmes dans l’industrie de la construction (PAEF), les femmes ne comptaient que pour 3,27% des salariés en 2021 comparativement à 1,49 % en 2015.  ”Cette augmentation peut sembler pour certains homéopathique déclare la présidente-directrice-générale de la CCQ,  Diane Lemieux,  mais elle est irréversible. Il est maintenant trop tard pour reculer”  ajoute-t-elle lors du panel organisé par le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT) le 23 février dernier. D’ailleurs, les chiffres démontrent à eux seuls une nette accélération de la présence des femmes dans l’industrie de la construction avec un gain de 4000 femmes en 6 ans. De plus, on dénombre actuellement plus de 1000 femmes qui ont le statut de compagnon et tout près de 4000 entreprises de l’industrie de la construction qui engagent des femmes.

Généralement minutieuses et responsables, les femmes sont souvent considérées comme un atout de taille dans une équipe. Bien qu’elles choisissent majoritairement de joindre les métiers de finition, on les retrouve de plus en plus dans l’ensemble des métiers.’’  CCQ – Portrait statistique des femmes dans l’industrie – 

Femme au travail , Système intérieur 

La rétention des travailleuses, un enjeu de taille

Aux prises depuis des années avec une pénurie de main-d’œuvre, la rétention des employés et plus particulièrement des femmes constitue un enjeu majeur pour l’industrie. Les taux d’abandon chez les femmes sont « systématiquement plus élevés que chez les hommes ».

“On estime que 22 % d’entre elles quitteront l’industrie après 1 an et 55 % après 5 ans. FTQ L’industrie de la construction s’unit pour des climats de travail sains et inclusifs

 À titre d’exemples, le taux d’abandon des femmes, après 5 ans, est de 67 % chez les femmes pour le métier de briqueteur-maçon, par rapport à 34% chez les hommes, de 62 % pour celui de charpentier-menuisier par rapport à 33% chez les hommes, de 64% pour celui de poseur de systèmes intérieurs par rapport à 35% chez les hommes et de 52% pour celui de plâtrier par rapport à 36% chez les hommes. CCQ  Les abandons dans l’industrie de la construction au Québec 

 

Un choix de carrière non traditionnel

L’étude Construire avec elles  publiée en 2006 par l’organisme Femmes regroupées en options non traditionnelles (FRONT) révélait, entre autres ceci;

Les femmes qui décident de se lancer dans l’industrie de la construction ‘’le font tardivement, et ce, au terme d’un parcours scolaire et professionnel souvent particulier. Plusieurs choisissent un métier de la construction lors d’une réorientation professionnelle.’’ .– Étude Construire avec elles

Dans la foulée de cette analyse, le FRONT publiait en 2013 un nouveau rapport de recherches, La construction du choix de carrière des filles, qui tentait de cerner cette fois-ci les raisons pour lesquelles les jeunes filles demeurent si peu nombreuses à opter pour des emplois non traditionnels comme ceux que l’on retrouve dans le secteur de la construction.

On y dénote entre autres que ‘’les filles sont moins enclines que les garçons à opter pour des emplois dans le secteur de la construction, car :

  • elles ont moins d’intérêt à leur égard;
  • elles ont l’impression qu’ils ne sont pas adéquats avec leur genre;
  • elles sont exposées à moins de modèles féminins œuvrant dans ces emplois;
  • elles détiennent moins d’information par rapport à ces emplois;
  • elles ont une image négative de ces emplois.’’

Les résultats de ces recherches ont permis aux chercheurs de dresser un portrait exhaustif de la situation mais aussi de formuler trois grandes recommandations pour pallier au manque d’intérêt chez les filles dont celle de ‘’ permettre à ces dernières de s’identifier à des femmes qui travaillent dans le secteur de la construction.’’ – Femmes regroupées en options non traditionnelles (FRONT)

Femme au travail , Système intérieur

 

La mixité sur les chantiers : un pari important pour l’industrie et pour BMNJ

On l’aura compris, la problématique est des plus complexes et les solutions sont nombreuses et pas toujours évidentes.  Reste que l’entreprise est fière d’afficher un taux d’embauche de femmes sur ses chantiers qui dépasse la barre des 7% des salariés, soit plus du double de la moyenne de l’ensemble de l’industrie.  C’est encore trop peu et nous sommes conscients que le travail à accomplir est immense.  Voilà pourquoi il est important pour nous d’aller rencontrer les travailleuses sur leur lieu de travail afin de témoigner et d’illustrer leur réalité dans le but de donner l’exemple à d’autres femmes et de les convaincre qu’il existe une place pour elles au sein de l’industrie de la construction et particulièrement dans le système intérieur. Chaque embauche compte et BMNJ prévoit plus que jamais de travailler en collaboration avec ses travailleurs et travailleuses et avec des organismes favorisant la mixité afin d’accroître l’influence et une empreinte durable des femmes sur ses différents chantiers.

 

Un environnement de travail stimulant et des emplois bien payés

Les différents corps de métiers de la construction et ceux particulièrement du système intérieur comportent certes des défis de taille. Cela dit, il s’agit là d’emplois intéressants et bien rémunérés qui sont accessibles à quiconque a du cœur au ventre, qu’il soit homme ou femme! Les travailleuses de BMNJ rencontrées au fil de nos visites sur les chantiers ne tarissent pas d’éloges à l’égard de leur environnement de travail et de leur nouveau métier. Elles sont unanimes et heureuses avec leur choix de profession. Stimuler ces aspirantes à des emplois dans le système intérieur est définitivement un fer de lance pour contrer la pénurie de main-d’œuvre sur nos chantiers. Bienvenues à toutes celles qui se sentent interpellées par ces métiers hors-norme dans l’industrie du système intérieur.

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