Partage

Le métier de traceur dans le système intérieur vu par 2 experts spécialisés

Le métier de traceur dans le système intérieur vu par 2 experts spécialisés

Dans le cadre du rayonnement de la marque « Expert.  -sur nos chantiers- » visant à mettre en valeur les diverses compétences de nos corps de métier du système intérieur, le service des communications de BMNJ compte mener une large campagne de diffusion portant sur nos divers projets et notre personnel. Voici donc le cinquième article thématique sur nos travailleurs et travailleuses de chantier.

Ils sont deux Bilodeau d’une même souche, maîtres du traçage pour BMNJ systèmes intérieurs. Le père, ardent travailleur, a 48 ans de métier. Il a construit 6 maisons pour sa propre famille et a bâti 25 autres projets résidentiels en tant qu’entrepreneur avant de devenir traceur émérite. L’un de ses fils a suivi ses traces (sans vouloir faire un jeu de mots) après avoir obtenu un baccalauréat en administration des affaires parce que les perspectives de carrière spécialisée lui ont semblé invitantes. La transmission des connaissances du père au fils vaut de l’or dans un secteur où les traceurs de formation sont rarissimes et que cette carrière choisie a une valeur essentielle dans l’édification de projets immobiliers. Le métier de traceur est un métier de vocation à n’en pas douter.

André Bilodeau, 66 ans et son fils Martin, 40 ans sont les experts en traçage œuvrant fièrement au sein de notre entreprise. Notre équipe média les a rencontrés sur le nouveau chantier des Résidences Soleil situé au bord du fleuve à Repentigny. Quand on leur demande ce qui les a conduits à exercer ce métier, c’est un peu l’expérience accumulée et le hasard de leur trajectoire qui les ont destinés à cette expertise spécifique. Ils ont travaillé ensemble une dizaine d’années chez Construction NCL avant d’apporter leur savoir-faire chez BMNJ en 2009 et faire de leur spécialisation une fonction clé et grandement apprécié sur nos chantiers. Bien que leur corps de métier soit encore peu connu et vraisemblablement peu accessible à la relève, ils pensent que des employés très expérimentés pourraient choisir cette voie comme ils l’ont fait, par intérêt pour la spécialisation.  « Devenir traceur, ça ne s’apprend que sur le tas. Il faut avoir des bases solides de connaissances de presque tous les aspects de la construction de bâtiment pour se spécialiser dans le traçage. Il faut savoir lire les plans, mais également comprendre suffisamment l’ensemble d’un projet immobilier pour détecter des erreurs à signaler aux architectes. Il faut aimer la précision, être dégourdi, voir venir et prévenir des anomalies, aimer travailler solo aussi parce que les exigences de concentration sont intenses dans ce métier! “

Martin Bilodeau et André Bilodeau, traceurs spécialisés chez BMNJ Systèmes Intérieurs.

Le corps de métier de traceur a en effet des caractéristiques d’exécution fort particulières. En plus de travailler au sol, sur les genoux, accroupis ou voûtés la plupart du temps, les spécialistes traceurs utilisent des bombonnes de peinture en aérosol, des marqueurs permanents et de la poudre à tracer volatile qui peuvent rebuter certains travailleurs pour les odeurs fortes et la saleté associées à ces tâches et à ses produits. La rareté des traceurs dans l’industrie repose sur les contraintes de ce travail de précision et de l’expérience de terrain qui sont difficiles à réunir chez un travailleur du système intérieur. David Lachance notre chargé de projet avance que le traceur a un rôle dont le niveau d’importance est aussi essentiel que celui de contremaître sur les chantiers. « La réputation des Bilodeau père-fils sur nos chantiers n’est plus à faire. Ils sont reconnus pour leur tempérament agréable, leur assiduité, leur savoir-faire autant que leur savoir-être. Ils travaillent en amont de façon très méthodique et sont les pros de la précision. Les autres corps de métier s’entendent pour dire que si André ou Martin passent avant eux, la job sera impeccable. Leur professionnalisme et leur grande capacité à identifier des ajustements à apporter aux plans, ça fait bien paraître le contremaitre et BMNJ face à l’entrepreneur général et face aux architectes. Ils confirment notre réputation d’ EXPERT.”  Se permet-il de dire en riant.

Dans un tour d’habitation comme le projet Manoir Repentigny, le traceur arrive sur un plancher de béton nettoyé, la plupart du temps marqué des premières lignes d’axes tracées par l’entrepreneur général. Puis, pour chaque étage, il reproduit au sol l’équivalent du tracé des plans d’architecture fournis. Il commencera par tracer les corridors, les murs mitoyens puis fera l’implantation graphique de chaque unité locative en se référant fidèlement au plan. Directement sur la dalle de béton, Il tracera les emplacements des murs en rouge et les retombées de plafonds en bleu. Il indiquera aussi les emplacements de panneaux électriques, les câblages téléphoniques ou autres, la fibre optique, la climatisation, l’emplacement des bains et des douches pour les travaux des électriciens et des plombiers. Ensuite les équipes de colombage métallique pourront débuter les avancées de chantier puis suivront tous les autres corps de métier.

« Un bon traceur a besoin d’avoir une excellente vision d’ensemble. Il doit s’imaginer vivre littéralement dans le plan, déceler et faire ajuster les sections problématiques qui ont été dessinées sur papier avant de les concrétiser au sol en amont du début des travaux de structure.  (Analyser avec vigilance des détails comme la longueur des comptoirs de cuisine, des ouvertures de portes, de l’ergonomie, de la configuration problématique ayant échappé aux concepteurs, etc.) Des réflexes affutés de visualisation de projet et beaucoup d’expérience en construction résidentielle et commerciale sont essentiels à la formation d’un bon traceur. »
– 
André Bilodeau, Expert en traçage

Les plans du projet Manoir Repentigny sont consultés avec vigilance pour garantir un tracé conforme et sans failles.

La relève dans ce segment des opérations de chantier est assez rare et difficile à satisfaire. Il faut de la patience, de la concentration fine, un goût marqué pour les défis architecturaux, être capable d’attention soutenue et avoir un esprit préventif, ne pas avoir peur de se tromper et avoir de l’agilité de terrain aussi. Mais plus encore, avoir beaucoup d’expérience générale en construction. Comprendre l’environnement, les structures, le passage des autres corps de métier et bien sûr, maîtriser les annotations de plans. 

La cadence de chantier pour le corps de métier de traceur est environ de 4-5 jours pour compléter un étage. Sur le projet Manoir Repentigny, il y a plus ou moins une vingtaine d’unités par étage, selon les plans d’implantation.  Les sous-traitants d’armature de ciment passent sur l’étage avant nos experts traceurs et en cette période de l’année, le chauffage d’appoint est installé pour pouvoir travailler à main nue, pour plus d’agilité avec des vêtements légers et pour que la peinture adhère bien au sol en contrôlant le taux d’humidité ambiant.

Le traçage des murs extérieurs est entièrement exécuté sur ce projet par Martin et les tracés intérieurs de tous les étages lui sont confiés. Il a 24 ans de métier, est père de 4 enfants en bas âge et dit avec un demi-sourire se reposer du tourbillon familial dans ce travail minutieux et solitaire; il apprécie le calme et la précision de son boulot. Les défis d’interprétation des plans sont multiples. Son père est venu travailler à ses côtés quelques jours, ce qui est très rare. Ils sont tous les deux appelés à tracer aléatoirement sur tous les chantiers BMNJ, la plupart du temps seuls sur leur étage par besoin de concentration ultime. Monsieur Bilodeau, compte prendre sa retraite à la fin du mandat prestigieux situé dans le quartier des spectacles, Maestria, auquel il est attitré. Il a beau avoir dépassé la mi-soixantaine, il ne commence pas une journée sans faire son 10 min de vélo stationnaire pour garder ses genoux et son dos agiles et rester vigoureux. Il aime son travail, ça se sent.

Partir à la retraite, André remet ça d’année en année. Une déchirure du ménisque survenue dans le passé ne l’a pas dissuadé de poursuivre cette carrière d’exception chez BMNJ, ce n’est pas peu dire. Une ressource spécialisée investie comme lui, personne ne veut s’en départir. Prendre soin de tels employés est un point d’honneur pour nos équipes de gestion. Compter sur André ou Martin c’est véritablement un apport considérable pour nos projets et pour la synergie de nos équipes. Ils sont humbles quand on les aborde, mais hautement considérés. Souligner l’importance du travail de nos experts traceurs est d’autant plus naturel dans l’esprit de famille qui nous anime. Saluons ces maîtres confirmés.

Partagez l'article :